Les scientifiques continuent de trouver des particules de plastique microscopiques dans les endroits les plus inattendus. Ils en ont déjà trouvé sur les plus hauts sommets des montagnes, dans des grottes profondes et isolées, dans nos cœurs, nos placentas et nos poumons. Et cela n’augure rien de bon. C’est ce que .
La pollution plastique est un problème croissant et nous ne savons toujours pas comment nous y attaquer. Nous ne savons pas non plus comment son accumulation dans l’organisme affecte notre santé. Étant donné la facilité avec laquelle les particules microscopiques pénètrent dans les tissus de l’organisme, il est très important de connaître exactement les risques qu’elles peuvent poser.
Une petite étude menée en Italie a révélé la présence de fragments de microplastiques dans les plaques d’artères obstruées. Ces dépôts graisseux ont été prélevés chirurgicalement sur des patients ayant subi une intervention chirurgicale pour ouvrir des artères obstruées, puis analysés. Il est intéressant de noter que ces faits se sont produits il y a trois ans, mais qu’ils n’ont été rapportés que le 7 mars 2024.
L’équipe à l’origine de cette nouvelle étude cherchait à répondre à la question de savoir quel était le risque d’accident vasculaire cérébral et de crise cardiaque chez les patients dont les plaques contenaient ou non des microplastiques. Après avoir suivi 257 patients pendant 34 mois, les chercheurs ont constaté que près de 60 % d’entre eux présentaient des niveaux détectables de polyéthylène dans les plaques retirées de leurs artères graisseuses, tandis que 12 % présentaient du chlorure de polyvinyle (PVC) dans les dépôts graisseux retirés.
Le PVC est à la fois rigide et flexible et est utilisé pour fabriquer des conduites d’eau, des bouteilles en plastique, des revêtements de sol et des emballages. Le polyéthylène est le plus courant et sert à fabriquer des sacs, des films et des bouteilles en plastique.
Les microplastiques ayant été retrouvés dans le sang, les scientifiques ont raison de s’inquiéter pour la santé cardiaque. Des études en laboratoire montrent qu’ils peuvent provoquer une inflammation et un stress oxydatif dans les cellules cardiaques, ainsi qu’altérer la fonction cardiaque, modifier les rythmes cardiaques et provoquer des cicatrices cardiaques chez des animaux comme les souris.
Les données d’observation provenant d’études sur l’exposition professionnelle montrent que les personnes exposées à la pollution liée au plastique, y compris le chlorure de polyvinyle, présentent un risque accru de maladie cardiovasculaire par rapport à la population générale, écrivent les chercheurs.
Dans l’étude, les patients dont les plaques contenaient des microplastiques étaient 4,5 fois plus susceptibles d’avoir subi un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque non mortelle ou d’être décédés de toute cause après 34 mois que les personnes dont les plaques ne contenaient pas de microplastiques.
La quantité de microplastiques et de particules encore plus petites appelées nanoplastiques a été mesurée à l’aide de diverses techniques de pointe. Ces particules sont également visibles à l’aide de puissants microscopes. Les chercheurs ont observé des fragments de plastique aux bords déchiquetés à l’intérieur de cellules immunitaires appelées macrophages et à l’intérieur de plaques graisseuses. En examinant des échantillons de tissus, l’équipe a également constaté que les patients dont les plaques graisseuses contenaient des microplastiques présentaient des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires.
Il convient toutefois de garder à l’esprit qu’une telle limitation ne permet pas de conclure définitivement que les microplastiques ont des effets néfastes sur le cœur, mais seulement qu’il existe un lien entre les deux. L’étude n’a pas pris en compte d’autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires tels que le tabagisme, la sédentarité et la pollution atmosphérique.
